Arbitrage | Médiation
Médiation et Arbitrage : quand les juges deviennent promoteurs des modes alternatifs.
Publié le 02/12/2025
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Face à une justice française saturée et en perte de confiance, la médiation et l’arbitrage s’imposent comme une réponse incontournable. Les délais de jugement atteignent désormais plus de 21 mois en moyenne, et seuls 45 % des Français déclarent faire confiance à l’institution judiciaire. Cette situation critique pousse à repenser le système pour le rendre plus rapide, plus humain et plus proche des citoyens.
La médiation et l’arbitrage ne sont plus des outils secondaires : ils deviennent un pilier de la politique judiciaire. Inspirée par des modèles étrangers, comme le Royaume-Uni où seulement 16 % des assignations aboutissent à un jugement, la France mise sur l’amiable pour désengorger les tribunaux et responsabiliser les parties.
Depuis 2023, des réformes concrètes traduisent ce changement : création des audiences de règlement amiable (ARA) et décret du 18 juillet 2025 qui confère au juge un rôle inédit de facilitateur. Il peut orienter les parties vers la médiation, imposer des réunions d’information et sanctionner les absences injustifiées. Le juge ne se limite plus à trancher : il organise le cadre où les parties construisent elles-mêmes une solution durable.
Ce virage implique une transformation culturelle : passer d’une logique punitive à une logique de coopération. Cela suppose la formation des magistrats et des acteurs à la médiation, à la négociation raisonnée et à la communication constructive. Une réflexion s’ouvre également sur la professionnalisation des médiateurs et conciliateurs.
Les premiers résultats sont encourageants : à Paris, le recours à la médiation a bondi de 1 000 % entre 2020 et 2024, et 75 % des médiations judiciaires aboutissent à un accord. Si l’impact sur la charge des juges et la confiance des citoyens reste à mesurer, la dynamique est lancée : vers une justice plus rapide, plus efficace et plus humaine.
Dans leur article publié dans Option Finance, Hubert d’Alverny, avocat associé, ainsi que Justine Garnier, avocate au sein du cabinet d’Alverny Avocats, proposent une analyse approfondie du choix de l’amiable comme politique judiciaire.